Journée Nationale du Souvenir
des victimes et des héros de la Déportation
Vendredi 22 avril 2022.
Traditionnellement, le dernier dimanche du mois d’avril est une journée où l’on se remémore ce que certains appellent « les heures les plus sombres de notre histoire ».
Cette année, cette journée a été déplacée un vendredi matin, date assez peu pratique, mais qui s’explique par la proximité avec les élections présidentielles.
De fait, un public malheureusement trop peu nombreux, malgré la présence massive des Sapeurs Pompiers, et du Conseil Municipal, et une organisation impeccable.
Nous avons écouté
par une jeune élève du "Moulin neuf", la lecture d'une lettre d'une enfant de 10 ans, Marie Jelen, lettre qu'elle écrit à son père en 1942.
Sont ensuite intervenues au micro les associations officielles, et nous nous unissons à leur peine, ayant tous connu quelqu’un, un parent, un ami, un voisin, qui fut concerné.
Ils nous ont rappelé que ceux qui étaient internés dans les camps par le régime du IIIe Reich, étaient des hommes, des femmes, des enfants ; placés dans des conditions inhumaines ; ils ont été enfermés pour des raisons aussi diverses que leur origine, leur religion, leur handicap, ou parce qu’ils étaient « asociaux ».
Nous avons écouté avec beaucoup d’émotions nos hymnes nationaux, la Marseillaise, ainsi que le Chant des Partisans interprété par le grand Yves Montant.
Nous avons apprécié le discours clair, et très positif de M le Maire, quoique un peu théorique.
Aussi, nous voudrions rappeler un résistant que beaucoup d’entre nous à Biot ont connu ; il a été enfermé à Dachau, et à Buchenwald.
Il était
intarissable sur cette triste expérience, comme
pour exorciser ces mauvais moments. Il disait :
Les prisonniers étaient quasiment privés de nourriture, mais on leur faisait porter de lourdes pierres, comme dans le mythe de Sisyphe, sachant que personne ne savait à quoi pouvaient servir ces pierres ... Si le nombre de pierres remontées n'était pas suffisant, la soupe était diminuée.
En effet, le repas était composé de soupe, sorte de clair brouet, chichement rationné. (Vous le saviez tous : il n’y avait pas d’obèses à Buchenwald.)
Or, quand un détenu tombait malade, tous savaient qu’en allant à « l’infirmerie », il n’en reviendrait jamais.
Aussi un système s’était mis en place : tous les prisonniers, qui n’avaient rien, donnaient au malade une cuiller à soupe de soupe supplémentaire. Geste dérisoire pour nous, énorme pour eux, mais qui a sauvé disait il beaucoup de vies.
Puissions nous en 2022, oeuvrer pour la paix, et pour cela, il faut construire des ponts entre les nations, et entre les individus, quelle que soit leur distinction.
Gardons à l’esprit l’histoire de la cuiller de soupe, belle image de solidarité, et rappelons nous le proverbe Zoulou : « Ubuntu ni Abantu » qui signifie « je suis ce que je suis, grâce à vous qui êtes ce que vous êtes ». (Et réciproquement).
-> Dépôt de deux
gerbes de fleurs par les officiels, et la Mairie ;
-> Dépôt d'une gerbe
(hors cérémonie) par l'association BBB qui tenait à marquer cette
page importante de notre histoire, et les leçons que nous devrions
en tirer.