Deux voies de train dans la Brague ?

Réunion de « concertation » du 18 juin 2019 à 19 heures à Nice, 

En présence du responsable des transports du Conseil Régional (M Tabarot), d’élus, et d’un public motivé, le tout sous l’oeil du garant de la concertation M Philippe Quevremont.

Le garant de la concertation a indiqué :

- Venir d’une autre région, et être désigné par la Commission Nationale du Débat Public,

- Il reconnaît qu’on ne peut pas mettre à l’enquête publique un projet dont le financement n’est pas clair (on ne sait toujours pas comment tout cela va être financé).

- Il estime qu’en 2017 le public n’a pas été assez écouté sur un bon nombre de points.

(De notre avis, ceci n'arriverait pas si nos élus écoutaient les citoyens, par exemple au moyen du référendum local.)

La ministre du transport a fait savoir, de son côté, qu'elle souhaitait un consensus sur les phases 1 et 2 objet de la présente réunion (nous verrons plus loin ce dont il s’agit).

La SNCF mettra en ligne sur le site lignenouvelle-provencecotedazur.fr un « Verbatim » qui retranscrit mot pour mot ce qui a été dit au cours de cette réunion.

Le document servant de base de travail à cette réunion est le « dossier de concertation 2019 – Aménagement des phases 1 et 2 », document de 78 pages, daté du 13/6/2019.

De fait, le projet a été divisé en 4 phases :

Priorité 1

Enquête publique avant 2022 ; travaux réalisées avant 2030 :

But = désaturation de Nice et Marseille. Et accessoirement, raccourcir la durée de trajet entre Nice et Marseille. (Gain de temps estimé : 15 minutes).

On nous rappellera à l’occasion que le plus important semble la désaturation du littoral, et non la ligne de Sophia.

Priorité 1 concerne les phases 1 et 2 :

Phase 1 :

- Principalement déplacement de la gare de St Augustin au niveau de l’aéroport ; création d’une 6 voies dont 4 pour l’accueil des TGV.

En parallele, mise en place du système européen de signalisation ERTMS, qui remplacera le système de feux par un système radio (GPS GSM) : ce système permettra de raccourcir les distances entre les trains.

Phase 2 :

- 4 voies à quai à Cannes et Antibes

- adaptation de la ligne Cannes Grasse qui est source de retards sur tout le réseau : en effet, à chaque départ d’un train vers Grasse, la voie Nice Marseille est coupée pendant 8 minutes. Même chose au retour. Il s’agit d’une voie unique, à laquelle une possibilité de croisement est ajoutée au niveau de Mouans. En cas de problème, soit on supprime le train de grasse, soit on retarde celui de Nice.

- Déplacement de la gare de Cannes la Bocca

Priorité 2

 

moins d’impératifs sur les dates, travaux réalisées après 2030 : Phase 3 et 4

- Phase 3 : Nouvelle ligne Cannes – Sophia – Nice-Aéroport (qui rencontre l’opposition de bon nombre d’associations ;

A une question d’un participant (M Raybaut) il sera précisé qu’une nouvelle phase d’étude et de concertation aura lieu, et que les travaux pourraient avoir lieu entre 2033 et 2037.

- Phase 4 : Nouvelle ligne Le Muy – Cannes 

Cette ligne à notre connaissance, rencontre l’opposition d’irréductibles viticulteurs qui apprécient assez peu de voir leurs champs traversés par des machines hurlantes ramenant d’Espagne des cubitainers de vins).

Le but de la réunion :

Notre dernière réunion de concertation avait marqué les esprits ...

https://bbb06.blogspot.com/2016/12/reunion-dinformation-et-de.html 

Puis le 14/10/2017, Nice Matin avait fait un point sur le dossier :

https://bbb06.blogspot.com/2017/10/le-point-sur-la-ligne-nouvelle-sncf-qui.html 

Il s'agissait, depuis fin 2016, de faire le point sur l'avancée du dossier, en particulier depuis  l’accord de la Ministre des Transports pour l’amélioration de la voie ferrée dans la région.

Cet accord, selon M Tabarot, a été arraché au Ministre, non pas par un harcèlement permanent par MM Muselier et Estrosi, mais par une « unité politique sur le projet », et par un « soutien de l’Europe ».

Selon lui il faut améliorer les transports, car  :

- Les réseaux routiers sont saturés, malgré les efforts entrepris pour l’amélioration des routes ;

- l’ouverture du rail à la concurrence avant 2022 nécessite de nouvelles infrastructures (mais aurons nous le temps de les mettre en place ? )

- la région est très polluée et il faut privilégier des moyens de transports « propres »,

- et les TER sont réputés pour leur mauvaise fiabilité.

L’idée est donc d’améliorer les infrastructures du réseau ferré, et cela passe :

- Par la création de voies supplémentaires,

- Par la mise en place de trains supplémentaires, l’idée étant que s’il y a des trains, il y aura des voyageurs, (et que si pas de trains, alors pas de voyageurs).

Pour faire accepter le projet, il faut :

- Un débat. Le projet actuel peut donc évoluer.

- Une décision ministérielle

- Une Déclaration d’Utilité Publique.

Au vu du tableau de phasage ci dessus, l’on constate que la ligne nouvelle Cannes – Sophia – Nice passant dans la Brague n’est pas la priorité du moment.

Nous avons noté qu’il faudra pour l’étudier faire des études géologiques … Les précédentes études de forages ont elles été égarées ? 

Les questions du public :

Public restreint, (une soixantaine de personnes dont le staff de la SNCF et quelques élus) ; contrairement à la dernière fois, nous n'avons pas vu le groupe de batiment Nicoletti dans l'assemblée.

On notera les interventions des traditionnelles associations « bien connues », favorables au projet, avec les habituels Michel Raybaut ("Association développement de la Cote d’Azur par le rail et le Train"), Rémi Quinton, "Association Départ", (il est dans toutes les associations, ce M. Rémi !) A. Pantalacci ("les amis du rail"), tous s’applaudissant mutuellement.

Saluons aussi l’intervention très appréciée de Catherine Sens Meyé, qui  :

- Se demande s’il est pertinent de faire une gare à Sophia, en raison du site très étalé ;

- Se demande si l'on nous demandera d'accepter les phases 3 et 4 puisqu'on aura déjà accepté les phases 1 et 2.

- Souhaite savoir, compte tenu du coût élevé de cette ligne, si les budgets pour les autres modes de transport ne vont pas se retrouver réduits comme peau de chagrin ;

- Attire l’attention sur l’aspect fantaisiste d’un projet de boucle souterraine passant par des nappes phréatiques

- Rappelle l’existence d’une loi Paysage qui s’applique.

La réponse ne nous a pas convaincu ; mais nous apprend que « des ateliers à Nice donneront avec Nicolas Hulot des informations complémentaires sur la 3^e voie ».