lundi 16 novembre 2020

La tour de la Madone

 

Une fois n’est pas coutume, nous allons aujourd’hui vous parler d’un monument historique situé sur la commune de Villeneuve Loubet, monument fascinant par son histoire et ses petites légendes, mais aussi pour la difficulté rencontrée à trouver le chemin qui y mène.



Il s’agit de la tour de la Madone , connue aussi sous le nom de « vierge noire ».




Elle figure sur une propriété privée, et est accessible à travers bois, soit à partir de Villeneuve-Loubet, soit à partir de Biot via Saint Julien.



Cette tour a sinistre réputation, et serait hantée par un fantôme, qui entend bien démontrer son droit d’occupant des lieux.



Pour comprendre ces phénomènes, nous avons été amenés à étudier l’histoire de ce site.

Et tout d’abord nous intéresser au terme de « vierge noire ».



Précisons tout d’abord que selon la tradition, la vierge noire, antérieure au christianisme, donc très ancienne, est la déesse Isis de l’ancien culte. Or, la vierge noire est toujours vénérée dans une crypte, et certainement pas au sommet d’une tour. Il n’y a donc pas de vierge noire à Villeneuve Loubet, mais une statue posée récemment, constituée d’un métal qui vraisemblablement s’est terni avec les intempéries jusqu’à devenir noir, d’où son nom. La vierge est tournée vers le village de Villeneuve Loubet, pour en assurer la protection.



Pour les passionnés du sujet, Chartres, Aix en Provence, Marseille (St Victor), ou Częstochowa en Pologne sont des lieux ou l’on peut voir d’authentiques statues de la vierge noire.

D’autres lieux comme la crypte de la colline du Château ont accueilli une vierge noire, mais n’allez pas chercher le Château ou la crypte, Louis XIV est passé par là …



Donc, a priori pas de vierge noire à Villeneuve Loubet, mais un donjon d’un ancien château fort, situé sur la colline dite de la Garde.



Wikipedia nous apprend que le lieu de La Garde est nommé pour la première fois en 1113.

Cependant les Romains s'y étaient probablement déjà établis, comme partout alentours.

Le château de La Garde, lui,  a été construit dans la première moitié du XIIIe siècle.

Ce château etait entouré d'un village avec une église.

Le château apparaît dans l'histoire en 1341 quand le moine prieur de Roquefort et de La Garde, Féraud de Cabris, commet des actes de pillage, et de brigandage. 

Ce moine assiège Draguignan et l'incendie. Le roi Robert d'Anjou ordonne à la communauté de Grasse d'attaquer le château mais elle échoue. Le roi demande alors à la communauté de Saint-Paul d'intervenir.

Les États de Provence, réunis à Sisteron en 1367, dans une période de trouble, demandent au habitants d'abandonner leurs campagnes pour se retirer dans les châteaux. Les habitants de Biot se retirent au château de La Garde.

De nouveaux brigands s'étant rassemblés autour du château, la reine Marie De Blois Chatillon ordonne « sous peine de mille marcs d'argent, de faire démolir et aplanir jusqu'à ses fondements le lieu ou tour surnommé de Garde avec ses murs ». L'ordre est exécuté le mois suivant par des habitants de Cannes et Mougins, sauf la tour qui a résisté. Le village autour du château est détruit.




Il reste quelques vestiges :

- une porte en calcaire de l’ancienne église,

- un mur d’un bâtiment, avec plein de trous, ce qui laisse penser qu’il s’agissait d’un nichoir pour pigeons.

- et la fameuse tour, avec une statue, mais sans fantôme.

 

Pour la petite histoire, l’autre jour, je suis allé faire réparer ma voiture, (pas de publicité svp). Le mécanicien m’a raconté que de son jeune age, il se vétissait d’un drap pour faire peur aux visiteurs qui approchaient de la fameuse tour …

Par chance il ne s’est jamais blessé.

Voilà donc l’explication : en réalité, le fantôme est mécanicien. Et il est très sympathique.




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