HISTOIRE DE BIOT
L'histoire
de Biot a été décrite par J.A Durbec, historien Biotois,
archiviste de la ville de Paris, et auteur de nombreux ouvrages sur
l'histoire de la région.
Dans
la région, on ne sait pas grand chose des peuplades de
l'antiquité, on sait seulement qu'elles étaient en contact avec
les Grecs qui venaient installer des comptoirs, essentiellement
Nicaea (Nice), "qui donne la victoire", et Antipolis
(Antibes) = "la ville d'en face".
Pour la petite histoire, il y a une controverse, certains estimant qu'Antipolis était la ville en face de Nicaea, et d'autres estiment qu'Antipolis était la ville ... en face de la Corse, puisque les Phéniciens avaient fait escale par la Corse avant d'arriver sur nos rivages. On dira que tout est une question de point de vue ...
Vous pourrez admirer au Bastion Saint André à Antibes de beaux témoignages de
cette époque (stèles, poteries, amphores, etc).
Comme par exemple le trophée de la Brague :
Présentation année 1930 :
Présentation actuelle :
Pline l'ancien nous parle de deux peuples locaux, les Décéates et les Oxybiens.
Les Décéates étaient établis à peu près entre le Loup et la Siagne ; les
Oxybiens étaient plutôt entre la Siagne et l'Argens (Estérel).
L'histoire
nous apprend qu'en 154 avant JC, ces deux peuples se sont ligués pour attaquer les
habitants d'Antipolis.
Les
habitants appellent alors au secours les Romains, qui décident de
mettre de l'ordre dans les affaires des petits villages gaulois, puis
rentrent chez eux, provisoirement.
Du
1er au 5e siècle, les Romains reviennent, ils nous ont laissé
quelques belles pièces, comme :
-
Un aqueduc romain près du centre culturel Carpentier, (Biot)
- un pont qui servait à amener l'eau au village de Biot.
D'allure ordinaire, ce pont comporte de nombreuses stalactites, preuve qu'il est très ancien, et que beaucoup d'eau a coulé depuis sa construction ...
- des aqueducs romains situés sur la ville d'Antibes.
-
diverses stèles que l'on peut voir au musée du Bastion st André à
Antibes,
-
une grande muraille à Vaugreniers (temple peut etre dédié à
l'empereur Auguste).
-
des gravures romaines (il y en a une dans un mur derrière l'église),
-
une stèle du Dieu Arbugio, dont il est probable qu'il ait donné son
nom au village de Biot.
- un
mausolée dit de la chèvre d'or, quartier Clausonnes, (Biot), datant du 1er siècle de notre ère ;
La légende de la Chèvre d'Or, très en vogue en Provence au Moyen Age, raconte qu'un trésor était caché, et que seule une chèvre (d'or) avait connaissance de l'endroit exact.
Du
5e au 10e siècle, il ne se passe pas grand chose, c'est le
système féodal, et les grandes invasions.
Du
11e au 13e siècle : Biot appartient au Comte de
Provence. Il a sous ses ordres un seigneur local.
1209-1312
: le Comte de Provence fait don à l'Ordre du Temple de ses
possessions à Biot.
Puis
en 1308 le Comte de Provence, obéissant au Pape, fait arrêter les
templiers.
De
1312 à 1470, Biot est cédé aux Hospitaliers de St Jean de
Jérusalem (Chevaliers de Malte).
De
1387 à 1470 : la peste noire frappe ; ainsi que la guerre des
bandes.
Les
habitants quittent le village, et se réfugient à Villeneuve Loubet,
quartier La Garde.
(actuel
site dit de la Tour de la Madone).
Biot
devient un repaire de corsaires ; (me dit on, à l'époque il y en avait partout).
En
1470, le roi René, comte de Provence fait reconstruire Biot.
Il
s'agit de René d'Anjou, dit "le bon roi René", issu de la
famille des Valois.
Sur
son "CV", il est décrit comme seigneur et comte de Guise,
duc de Bar, duc consort de Lorraine, duc d'Anjou, comte de Provence
et Forcalquier, comte de Piémont, comte de Barcelone, roi de Naples,
roi titulaire de Jérusalem, roi titulaire de Sicile et d'Aragon,
marquis de Pont à Mousson entre autres.
Pour
la reconstruction, il a fait venir une cinquantaine de familles de la
vallée d'Oneille (Impéria, Italie). On peut citer les familles
Accaron, Ardisson, Bel, Constans, Durbec, Gazielli, Guers, Guirard,
Roux, Sardou, Sémerie, Sevoulle, Themese, Truc, Vian, etc
Il
est intéressant de remarquer que ces patronymes se retrouvent en
d'autres lieux : Vallauris, Toulon, etc, ces villes ont donc
probablement vécu le même repeuplement par des familles Italiennes.
Si
l'on va se promener du côté d'Impéria, on trouvera des Guirardo, Dulbecchi,
Trucchi, Viano, avec quelques variantes selon que l'on est du quartier d'Oneglia ou du côté de Porto Maurizio.
Arrivées
sur place, des remparts furent construits, et des portes furent
posées.
On peut admirer la porte des Migraniers, également appelée "la porte du bas" (1566).
Non loin, la porte
des Tines, anciennement appelée "la porte du milieu", (1565).
Ces deux portes sont faites avec des blocs de cinérite
(roche d'origine volcanique extraite localement).
La rue du Portugon
nous rappelle qu'il y avait ici aussi montant vers la place aux Arcades, une petite porte, qui était ... la porte du haut, ou porte Saint Antoine.
Les populations étant très croyantes, on dénombre beaucoup d'édifices religieux dont certains classés au titre des monuments historiques :
- Eglise Sainte Marie Madeleine, construite vers 1155, partiellement détruite en 1367, était décorée de peintures murales que l'évêque de Grasse fit effacer en 1699.
- Chapelle des Pénitents Blancs, (1612) rue Saint-Sébastien au niveau du Musée d'histoire.
- Chapelle Saint-Roch, (1581), près de la mairie route de Valbonne.
- Chapelle Saint-Éloi, (< 1643) près de la mairie route de Valbonne.
- Chapelle Notre-Dame (<1604) , route de Valbonne.
- Chapelle Saint-Pierre, chemin des Cabots XIXe siècle.
- Chapelle Saint-Julien, (1638) dans les bois chemin de Saint-Julien.
Cette chapelle est bizarrement désignée sur le cadastre de 1813 sous le nom de chapelle Saint Jean ... Sans doute une erreur.
- Chapelle Saint-Jean, chemin de la Passerelle.
- Chapelle Saint-Grégoire, chemin Saint-Grégoire ; en lieu et place de l'abribus.
(Détail église Ste Marie Madeleine)
Cependant les prières n'ont pas toujours permis d'éviter les grandes catastrophes.
On
notera de grandes invasions, en 1707 et 1746, et
une catastrophe (effondrement de 3 maisons en 1898 à la place de
la catastrophe.
Plus
près de nous, en 1860, le rattachement du Comté de Nice à
la France, entraîne un nouveau découpage administratif du pays.
Biot, qui était jusqu'alors une commune du département du Var, fait
désormais partie du nouveau département des Alpes Maritimes.
C'est à cette période que nous situons la construction aux Clausonnes, du Chateau Funel, qui a laissé sa place à la maison européenne de la cardiologie.
D'un point de vue géologique, le sous sol de Biot est variable selon les quartiers ; du côté du Musée Fernand Léger la terre est très argileuse ; la Ryne est sableuse, St Julien et les Aspres sont d'origine volcanique.
Le promeneur constatera la présence de blocs volcaniques sur toute la colline des Aspres, le volcan étant probablement en mer, sur une ligne entre le cap d'Antibes et l'aéroport de Nice. Il est estimé avoir été en activité il y a 26 millions d'années.
Nous verrons plus loin que le sous sol a influencé l'activité économique du village.
Trois grottes ont été répertoriées sur Biot, mais il y en a probablement d'autres. Citons :
-
La grotte de la Baume, située près du stade de foot.
Elle a servi à l'extraction de sable ; il s'agit donc d'une grotte artificielle.
-
La grotte du metre, ainsi nommée car elle faisait un mêtre de haut ;
De taille très modeste, elle a servi d'abri pendant la 2e guerre mondiale,
Son entrée a été bouchée ; elle se situait au bas de la colline de la Ryne.
-
La grotte dite de la sablière, qui serait située non loin de l'entrée du Chemin de St Julien, (et que nous ne connaissons pas).
Selon la légende, un souterrain partirait de là et irait jusqu'à la place aux Arcades ... mais cela n'a jamais été prouvé :)
Il existe d'autres grottes non loin de Biot, comme celle située près du centre hippique de la Verrière à Valbonne.
.
L'activité
économique du village fut pendant des siècles essentiellement
agricole, la rivière (la Brague) et un béal adjacent contribuant à l'irrigation des cultures et à la force motrice des moulins à roue.
Les oliviers, la vigne, et les moutons étaient les principales activités agricoles.
Du fait de la présence d'argile, Biot fut un village de potiers (il y a eu
jusqu'à 40 poteries, vers les années 1750, dont de très petites).
La production était à des fins locales, mais aussi pour l'export vers les ports de la méditerranée. Le comptable du port d'Antibes dénombre 18609 jarres sorties entre 1810 et 1822, sans compter les petites poteries (destination : Marseille, Nice, Beaucaire, Cagliari, Genova, la Spezzia, etc).
On peut aussi parler
des carrières de pierre à four, qui étaient encore en activité
dans les années 1980, et qui permettaient d'extraire des blocs de
labradorite et de cinérite qui servaient pour la fabrication des
fours de boulangers.
Cette activité est citée dans un acte en 1209,
mais doit d'ailleurs remonter à plus loin ... puisque les termes
romains de Nice Cimiez sont fait de cette même pierre, et puisque
l'on trouve dans le quartier de Saint Julien des traces laissées par
les charrettes qui ont usé la pierre à force de passer.
Les romains devaient donc exploiter la cinérite dans un but de construction ; ce n'est que bien plus tard, avec l'explosion de la concurrence commerciale, que les fours à pizzas et à pain furent exportés un peu dans tout le département et au delà.
Récemment,
Biot a été un endroit important de production de Roses, et
d'oeillets.
Plus légèrement, Paris Presse (qui allait être racheté par France Soir) cite un événement pour le moins surprenant, survenu à Biot le soir du 14 octobre 1954 ... D'autres événements analogues ont été repérés à la même époque, dans le midi de la France et en Italie :
Un cycliste de Biot, près d'Antibes, a frisé une catastrophe: il a failli entrer en collision avec un cigare volant qui stationnait sur la route.
- Je n'ai eu, dit-il, que le temps de freiner... Devant moi: une sorte de cylindre, terminé par une queue métallique de couleur grise. L'engin est parti à la verticale avec un léger sifflement.
"Surtout, ne révélez pas mon nom, je ne voudrais pas que l'on me prenne pour un fada", a demandé le témoin en contant son histoire au premier adjoint de la mairie d'Antibes.
Quelques heures plus tard des ouvriers annonçaient qu'ils avaient vu eux aussi le cigare. Le journal "L'Indépendant" d'Antibes a sorti une édition spéciale.
Le Midi, actuellement, est envahi par les soucoupes. Les Martiens doivent craindre le froid...
Nous
vous suggérons d'aller visiter le musée d'histoire de Biot, vous y
découvrirez une belle collection de jarres, et une cuisine qui vous
replongera dans l'ambiance de l'époque.
Une visite au musée Fernand Léger est également indispensable.
Vous y apprendrez tout sur les tournesols du grand maitre, sur les anecdotes de "sa" femme en bleu, ou sur les travailleurs de Boulogne Billancourt.
Un
tour aux différentes verreries de Biot est
également indispensable, chacune ayant son style, et proposant de fort intéressantes créations.
Aujourd'hui,
l'activité de services a eu raison des activités agricoles et
horticoles, et Biot a vu la création d'une zone dédiée aux
technologies, et à l'enseignement : Sophia Antipolis a été
créée en 1969 sur 5 communes adjacentes.
Biot cherche à préserver son histoire, sa culture et ses traditions : notre ville est jumelée avec Vernante "le village de Pinocchio", (Cunéo, Italie), ainsi que Tacoma (Etat de Washington, USA), Tacoma étant tout comme Biot, connue pour ses verreries.
De nombeuses promenades autour de Biot vous surprendront par la beauté du site :
Ci après une sculpture ... remontant à la 2e Guerre ?
Photos ci après : sculptures de M Cermolacce
Entrée latérale de l'église
Clocher de l'église
Chapelle latérale de l'église
Tableau Ecce Homo, Eglise de Biot, auteur inconnu
Lavoir
Clocher
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